Assurance-vie, REER ou CELI : quel est le meilleur choix pour optimiser votre fiscalité cette année ?
- Joe Gosselin
- il y a 13 minutes
- 4 min de lecture
Trois outils, une seule question – comment payer moins d’impôt ?
Chaque année, à l’approche des déclarations de revenus, une question revient sans cesse chez les entrepreneurs, professionnels et cadres québécois :"Où placer intelligemment mon argent pour alléger ma facture fiscale ?"
Parmi les stratégies les plus populaires au Québec, trois véhicules ressortent systématiquement :
➡️ Le REER (régime enregistré d’épargne-retraite)
➡️ Le CELI (compte d’épargne libre d’impôt)
➡️ Et la police d’assurance-vie, notamment en contexte d’accumulation ou de transmission de patrimoine.
Mais ces solutions ne sont pas interchangeables. Elles répondent à des objectifs différents, avec des impacts fiscaux très distincts selon votre niveau de revenu, votre âge, ou votre horizon d’investissement.
Dans cet article, nous allons comparer de manière concrète et chiffrée ces trois options pour vous aider à choisir le bon outil au bon moment — que vous soyez dirigeant de société, professionnel incorporé ou investisseur averti.
Pourquoi cette décision est cruciale pour votre fiscalité
La pression fiscale au Québec : une réalité pour les hauts revenus
Le Québec est l’une des provinces canadiennes où la fiscalité est la plus lourde. En 2025, un revenu personnel de plus de 177 000 $ est imposé à plus de 50 % marginalement (provincial + fédéral).
Cela signifie que pour chaque 10 000 $ de revenu supplémentaire, vous en perdez plus de 5 000 $ en impôts si vous ne structurez pas votre fiscalité.
Une mauvaise répartition entre REER, CELI et assurance-vie peut vous coûter cher
Un REER mal utilisé peut vous faire payer plus d’impôt à la retraite qu’aujourd’hui.
Un CELI sous-utilisé vous prive de revenus 100 % non imposables.
Une assurance-vie mal structurée devient une dépense, alors qu’elle peut être un actif fiscalement abrité.
L’enjeu n’est pas juste de "placer son argent", mais de bâtir une stratégie fiscale cohérente avec votre revenu, votre âge et vos objectifs successoraux.
Comparatif détaillé des trois options
Le REER : déduction immédiate, imposition différée
Fonctionnement : Vous cotisez jusqu’à 18 % de votre revenu (plafond 2025 : 32 490 $), et obtenez une déduction fiscale immédiate.L’impôt est payé à la retraite, au moment des retraits.
Avantages :
✅ Réduction immédiate de l’impôt à payer
✅ Croissance à l’abri de l’impôt
Inconvénients :
❌ Imposition intégrale des retraits
❌ Risque de payer plus d’impôt à la retraite si mal planifié
❌ Aucun accès aux sommes sans déclencher d’impôt
Exemple :Un professionnel incorporé avec un revenu annuel de 180 000 $ cotise 20 000 $ dans son REER :
→ Il réduit son impôt d’environ 9 600 $ en 2025 (48 % de déduction).
→ Mais il devra payer l’impôt plein sur ces montants (et leurs gains) à la retraite.
Le CELI : croissance libre d’impôt, aucune déduction
Fonctionnement : Aucune déduction à la cotisation, mais tous les gains sont exempts d’impôt, même au retrait. Le plafond de cotisation 2025 est de 7 000 $
Avantages :
✅ Retraits non imposables
✅ Flexibilité totale (retraits sans impact fiscal)
✅ Idéal pour les investissements à long terme à haut rendement
Inconvénients :
❌ Aucune économie d’impôt immédiate
❌ Limite de cotisation assez basse
❌ Moins intéressant pour les très hauts revenus cherchant des déductions
Exemple : Un entrepreneur investit 50 000 $ dans un CELI bien diversifié (rendement moyen 7 %/an).
→ Après 20 ans, il accumule près de 193 000 $… 100 % non imposables.
→ C’est un outil parfait pour dégager un revenu de retraite libre d’impôt, sans affecter les prestations gouvernementales.
L’assurance-vie : plus qu’une protection, un outil fiscal et successoral
Fonctionnement : Une police d’assurance-vie permanente (ex. vie entière ou universelle) permet d’accumuler une valeur de rachat à l’intérieur du contrat. Cette valeur croît à l’abri de l’impôt.
Avantages :
✅ Transfert d’un capital fiscalement avantageux au décès
✅ Valeur de rachat non imposée tant qu’elle reste dans la police
✅ Possibilité d’utiliser la police comme collatéral pour emprunter
✅ Fiscalement avantageux pour la société (si détention corporative)
Inconvénients :
❌ Moins de liquidité à court terme
❌ Frais initiaux plus élevés
❌ Doit être bien structuré pour éviter une imposition à la retraite
Exemple : Un professionnel de 45 ans verse 20 000 $/an pendant 15 ans dans une police d’assurance vie universelle détenue par sa société.
→ À 70 ans, la valeur de rachat peut dépasser 450 000 $, accessible par prêt garanti (non imposable).
→ Au décès, le capital de 1 M$ est versé hors impôt, potentiellement via le compte de dividendes en capital (CDC).
Quelle stratégie pour qui ? Les profils gagnants
🔹 Pour un entrepreneur incorporé avec revenu élevé (>150 000 $)
Priorité REER pour déduction immédiate
Puis assurance-vie corporative pour transfert hors impôt à la succession
CELI pour placement personnel libre d’impôt
🔹 Pour un professionnel de 40 ans avec enfants et objectifs successoraux
Assurance-vie = outil de protection et d’accumulation à long terme
REER et CELI combinés pour diversification fiscale
🔹 Pour un couple avec enfants majeurs et patrimoine immobilier
CELI pour liquidité rapide et investissements
Assurance-vie pour payer l’impôt sur les gains en capital au décès (stratégie successorale)
Penser stratégie, pas seulement produit
Plutôt que de se demander “REER ou CELI ?” ou “Assurance-vie ou placement ?”, la vraie question est :
“Quel outil s’intègre le mieux dans ma stratégie fiscale et patrimoniale globale ?"
Car chacun de ces véhicules a une place spécifique dans une planification bien conçue. Le CELI offre de la souplesse, le REER de la déduction immédiate, et l’assurance-vie une puissance successorale unique.
👉 C’est souvent la combinaison intelligente des trois qui donne les meilleurs résultats, surtout pour les contribuables à haut revenu.
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